Daphné disparue - José-Carlos Somoza
Je suis tombée amoureuse de l’écriture de Somoza grâce à Clara et la pénombre (Une de mes livres kulte, merci Flolivre), dès la première page de « Daphné disparue » j’ai retrouvé cette écriture qui m’a tant plu.
Roman court (218 pages) mais que j’ai lu lentement, l’image de couverture représente à merveille ce que j'ai ressenti : le cerveau perdu et emberlificoté qui tente de s'y retrouver dans les circonvolutions de l’histoire. J’en garde une impression étrange et suis incapable de dire si je l’ai aimé ou non. J’ai adoré le ton, les idées de fond mais les fantaisies de l’auteur m’ont parfois laissée en route… J’ai l’intention de le relire dans quelques temps, à tête reposée…
L’histoire : Juan Cabo, romancier a succès est amnésique depuis l’accident dont il a été victime. Il retrouve dans ses affaires un carnet où est incrit : « Je suis tombé amoureux d’une femme inconnue », début de roman ou expérience vécue ? Cabo part à la recherche de cette femme et enquête sur lui-même.
Nous sommes ici dans un monde fictif où l’on peut croiser des Muses en chair et en os, où les écrivains vont au café littéraire. Quelle inventivité ! Somoza a le don pour créer des atmosphères incroyables. Ici, le lecteur est partie prenante de l’histoire et suit pas à pas Cabo afin de résoudre l’énigme de cette femme inconnue. Régulièrement, de nouvelles péripéties nous mettent sur une autre piste et perdent le lecteur (en tous les cas, moi, je me suis sentie manipulée par le romancier).
Ce roman met l’accent sur les mystères de la création littéraire, il épingle le monde de l’édition avec talent. Malgré quelques pages qui m’ont ennuyée j’en garde un souvenir marquant, preuve pour moi que c’est un roman « à part ». Fouinant ici et là, j’ai découvert que ce roman est un des premiers de Somoza, je me dis qu’on retrouve ici le génie qui écrira plus tard « Clara et la pénombre ».
"L'oisiveté actuelle est nocturne ; maintenant, les muses sont des chouettes. Cinémas, expositions, drames, ballets, livres, sexe, fantaisie... Quelles autres heures, sinon lunaires, cette société diurne nous réserve-t'elle pour tout pratiquer ? Culture, plaisir et bâillements sont enfin devenus inséparables" (Un passage qui parle tout particulièrement à la "nuitarde" que je suis)
"... le roman du passé avait appartenu au protagoniste, au héros, au Quichotte et à Anna Karénine. Il appartenait présentement à l'auteur. Aujourd'hui, on ne parlait pas tant de personnages que d'écrivains célèbres."
" Nous les écrivains, nous sommes tous des menteurs."
J'ai très envie de découvrir Somoza, de plus en plus en fait :-)
RépondreSupprimerJ'ai tellement aimé "Clara et la pénombre", le premier livre que je lis de l'auteur, que celui-ci va vite intégrer ma PAL !! ;-)
RépondreSupprimerPas lu.
RépondreSupprimerDoriane, ton rythme de lecture m'impressionne vraiment.
Bon début de semaine.
@ Yueyin, fonce alors ! (mais lis "Clara et la pénombre" d'abord)
RépondreSupprimer@ Florinette, j'ai le même parcours que toi avec cet auteur
@ Fanyoun, je te rassure, il y a bien pire que moi ;-)