jeudi 24 septembre 2009

Challenge Jane Austen : si ! si ! si ! Je participe toujours...



Juste un petit point pour dire où j'en suis... Parce que j'ai très peur que la "chef" ne me rappelle à mes engagements !!!

Je continue le Challenge, mais en catimini...
- J'ai écouté Persuasion en livre audio et fait un billet sur le livre lu ensuite ! Ahhhh, ça c'est bien !


- J'ai lu Northanger Abbey mais pas encore fait de billet (ça c'est moins bien et si je traîne trop je serai bonne pour le relire...)

Depuis, si je reste discrète sur mes découvertes Austeniennes, elles n'en sont pas moins présentes dans ma vie quotidienne :
- Pour la seconde fois, je réécoute "Emma" en livre audio, même si la lectrice a une voix qui m'insupporte, je me régale de l'histoire
- Entre temps, j'ai visionné le film avec Gwyneth Paltrow mais je dois le revoir pour peaufiner mes impressions
et... lors de mes escapades, je traîne le roman dans mon sac (j'ai dépassé la page 160 !!!) mais ne lis que quelques pages à chaque fois...

J'ai "Orgueil et préjugés" dans ma PAL, Ramettes m'a offert "Raison et sentiments" et... ce soir je visionne la version BBC du premier nommé !!!! sans compter que je me suis offert "Jane" avec Anne Hathaway dernièrement...

Zavez vu m'dame Fashion, je suis une élève studieuse même si je suis un tout petit peu indisciplinée... Mais malgré tout, tu as réussi à faire de moi une vraie fan de Jane Austen (c'était le but du jeu, non ?)
Billets à suivre...

samedi 19 septembre 2009

Au fond de lui, l'araignée noire venait de sortir une patte


Antoine a tout pour être heureux : la quarantaine passée, une petite famille aimante, un beau pavillon de banlieue, un boulot tranquille... Pourtant, le jour de ses 42 ans il saborde tout : renie tout ce qui faisait sa vie, ses amis qu'il ne fréquente plus que par habitude, sa femme qu'il n'aime plus depuis qu'il lui préfère la belle Marion ou bien encore ses enfants, dont il se fait détester...
Un livre court (188 p) mais qui m'a fortement touchée, j'ai été tour à tour effarée, effondrée, choquée... Même si j'avais deviné l'issue de l'histoire, je n'ai pas pu m'empêcher de partager les émotions des protagonistes... Je n'ai plus qu'une envie : voir le film avec Dupontel que j'imagine magistral dans ce rôle qui semble écrit pour lui...
Impossible de juger le style d'écriture, on a juste l'impression d'être happé dans une spirale infernale et on dévore le livre jusqu'à la dernière page. Une belle claque !
Lhisbei parle d'"autodestruction massive", Virginie l'a trouvé époustouflant et Nag pour qui "le choc est rude"
(Objectif PAL : 3/12)

lundi 14 septembre 2009

L'image est d'une intolérable splendeur




L'amant - Marguerite Duras


Court récit autobiographique dans lequel Marguerite Duras retrace sa liaison avec un Chinois milliardaire alors qu'elle n'était agée que de 15 ans. Prix Goncourt en 1984.

Je n'ai jamais lu Duras, le personnage m'impressionne et j'étais contente de l'aborder avec un petit récit. J'ai été déroutée, voire déçue par le style dès les premières pages puis, le roman ne fait que 140 pages et je me suis dit que je pouvais faire un effort... Sans m'en rendre compte j'ai été happée par ce rythme d'écriture si particulier et dès la dernière page tournée, j'ai l'envie de le relire aussitôt pour "vivre" différement les premières dizaines de pages qui m'avaient tant déplu.

En dehors du style si particulier, il est intéressant de connaître la vie de Duras, ses rapports familiaux compliqués, la naissance de son envie d'écrire mais l'histoire m'a semblée secondaire, c'est réellement l'écriture qui m'a conquise.

Merci à BlueGrey sans qui j'aurai probablement attendu encore quelques années avant de me lancer dans la lecture de Duras.

Les autres "enchaînés" : Argantel à qui "le livre n'a pas du tout parlé", Emmyne a été impressionnée par les mots sans être emportée par le récit, Yohan pas complètement emballé,
Virginie trouve difficile de parler de ce livre, Ys parle d'un livre difficile à présenter, Lau(rence) a découvert un texte magnifique, Lune de pluie a été désarçonnée par le style, Karine parle d'un style particulier, Bladelor est étonnée et émue.

Allie l'a lu aussi, ainsi qu'Emeraude et Ba

PS : Je ne ferai pas de billet sur L'Odyssée de Pénélope que j'ai lu précédemment et que j'ai chroniqué dans mon grenier

dimanche 13 septembre 2009

C'est mon métier de rendre les gens heureux


Pour Vous - Dominique Mainard
Delphine est à la tête d'une agence de services un peu particulière : "Pour Vous" vous fournira la personne qui se fera passer pour vous auprès du papy Alzheimer, quelques heures par semaines elle vous louera l'enfant que vous auriez rêvé avoir, elle vous prêtera le ventre qui portera votre futur enfant... Delphine est une femme d'affaire, les sentiments n'ont aucune place entre elle et ses clients "une guérisseuse dénuée de tendresse". Jusqu'au jour où Jones la contacte, il lui demande de dactylographier des cahiers, or leur auteur n'est autre qu'Adorno, un client qui lui a confié une mission un peu particulière...
c'est à cette époque-là que j'ai compris qu'il y a beaucoup de gens seuls et tristes qui sont prêts à payer pour avoir quelqu'un à leurs côtés, n'importe qui, une fille, une mère, une maîtresse.
J'ai connu Dominique Mainard avec "Je voudrais tant que tu te souviennes", que j'avais beaucoup aimé. Là encore, une atmosphère très particulière, j'ai parfois pensé à "Auprès de moi toujours" d'Ishiguro qui me mettait dans un semblable état de malaise pendant ma lecture. Delphine est dérangeante, à cause de sa froideur excessive, sa totale absence de sentiments envers les situations difficiles auxquelles elle est confrontée.
Vous comprendrez un jour, Yarol, il ne faut jamais rien devoir à personne, et ce n'est pas faire un cadeau que d'obliger quelqu'un à accepter une faveur sans rien exiger en retour.
On souffle presque de soulagement quand on constate qu'elle a son point faible et, qu'être confronté à un être aussi distant qu'elle la force à se regarder en face et fait tomber toutes ses défenses. Décidément, Dominique Mainard écrit des livres "à atmosphère" et j'ai très envie de découvrir ses autres romans.
Elles l'ont lu aussi :
Cathulu parle d'"atmosphère oppressante", Cuné elle aussi a pensé à Ishiguro, Amanda est dubitative, Sylvie insiste sur les "beaux portraits" et Saxaoul est déçue par le dénouement.
Merci à Odilette pour le prêt.

jeudi 10 septembre 2009

Les veilleurs - Vincent Message




Nexus a abattu froidement trois personnes dans la rue. Il est condamné à la perpétuité, mais le gouverneur Drake soupçonne un crime politique maquillé : une des victimes est sa maîtresse. Il charge Rilviero, un policier, et le Dr Traumfreund, psychiatre, de découvrir la raison de ces crimes. Les deux hommes vont alors plonger dans le monde des rêves de Nexus.


Que ce livre m'a posé problème ! Je l'ai commencé enthousiaste : j'adorais le style, le sujet original, j'étais curieuse de connaître le fin mot de l'histoire... Il a sû capter mon intérêt : ces mondes "inventés" font réfléchir sur notre société et mettent l'accent sur la dérive de certaines idéologies. Puis... Je me suis perdue en chemin !!! et, au bout de trois semaines, je jette l'éponge à une centaine de pages de la fin (mais au rythme où je me "force" à le lire, j'en ai encore pour au moins trois semaines supplémentaires avant d'en venir à bout et ne suis pas sûre du tout d'en retirer quelque chose d'intéressant)...


C'est bien dommage, j'ai adoré les néologismes de l'auteur si parlants : déblavarder, ababaçasourdi, avocacteur, la cacophonie "symphonait" ; j'ai rêvé devant ce "bateau de pierre", construction folle qui titille l'imagination, j'ai surligné certains passages :


Aujourd'hui on ne demande plus seulement à la justice de punir, mais d'évaluer des vies : pourquoi M. Chiclitz a-t'il tué ? Est-il responsable de ses actes ? Y a-t'il un espoir qu'il s'amende, et, si oui, quelle sera la peine la plus à même de le remettre dans le droit chemin ? Et pour finir : dans l'intervalle, il est dangereux, ou pas ? Je vous assure. C'est devenu la pesée des âmes.


Les feuilles mouraient par pleines charretées et les arbres, privés de leur fouillis vert et or, semblaient avoir été taillés rageusement au couteau par des bûcherons d'ascendance germanique et peut-être vaguement slave. Leurs arêtes s'affirmaient en une géométrie à peine diminuée de brume, tandis que le sol sans cesse avachi d'averses se couvrait d'une boue omnivore. L'hiver allait assiéger le navire : il se précisait de ciel en ciel, jetait un peu plus tôt chaque jour la lumière dans sa fosse, et par-dessus des pelletées de terre-ténèbre, laissait de moins en moins de temps au soleil pour cuver son ivresse pleine de vin triste et déployer les couleurs de ses agonies.


On vous y voit danser autour des grandes oeuvres ; vous leur vouez un culte. A la moindre occasion, vous plâtrez leur écorce d'une couche de glose si épaisse qu'elle fait disparaître la beauté. Vous vivez dans l'ombre des grandes oeuvres : elles vous rapetissent ; elles vous écrasent.


Quand les faits sont invérifiables, je pense qu'il faut choisir parmi les différentes versions du monde celle qui enrichit le plus l'aventure collective et qui respecte le mieux les capacités de notre esprit.


Mais ce roman est trop bavard, malgré un style marquant, de très bonnes idées, il mériterait quelques (et je suis gentille) coupures franches... Je l'aurai adoré s'il avait été plus concis.


Merci à Suzanne de "Chez les Filles" et aux Editions du Seuil de m'avoir proposé ce livre. Il a obtenu le prix Bonelli - Lire & Virgin Mégastore


Laurence du Biblioblog n'est pas satisfaite par la fin du voyage, Ys, séduite, parle d'un auteur "un peu trop éparpillé mais stimulant", Yv a "abandonné lâchement", le site de l'auteur est : ICI

mardi 8 septembre 2009

"Un ailleurs vaut mieux que mille ici"



Harraga - Boualem Sansal

Ce texte est l'histoire de Lamia. Poussée par la vie dans la plus profonde des solitudes, elle se meurt comme le grain de blé mis en terre et un jour d'été miraculeux éclôt en elle la chose la plus réelle et la plus imaginaire qui soit au monde : l'amour.

Il ne s'agit pas ici d'un quelconque roman à l'eau de rose mais d'un roman choc. Lamia est pédiatre, elle a 35 ans et vit à Alger. Elle vivote seule dans sa maison pleine de fantômes lorsque surgit dans sa vie une Lolita, tornade dérangeante, qui bouleversera sa vie.

Après la mort de ses parents et de son frère aîné, Sofiane, son plus jeune frère, prend le large et se fait "Harraga", brûleur de route, migrant clandestin parti chercher l'Eldorado au-delà des mers.

... j'entrais de plain-pied dans la pire des engeances en terre d'islam, celle des femmes libres et indépendantes. Dans cet état, il est préférable de se dépêcher de vieillir, d'où mes petites rides. Sous la bannière verte, la vieillesse n'est pas un naufrage pour la femme mais un sauvetage.
Je comprends surtout que les jeunes s'exilent parce que ici tout leur est fermé jusqu'au robinet. Connaissez-vous beaucoup de jeunes qui aiment la captivité ? Autre chose, pourquoi dites-vous émigration clandestine, le mot juste est exode massif... suicide collectif, c'est pas mal aussi !

Son frère est introuvable, l'agence chargé de retrouver les "disparus" semble bien peu efficace et Lamia se révolte devant ce qu'est devenu son pays.

... ils cherchent la Terre promise. Le drame, mais ils ne le savent pas encore, est qu'ils viennent de trop loin pour l'atteindre dans cette vie.

Je n'arrive toujours pas à croire que ce livre aie été écrit par un homme ! Boualem Sansal a su parfaitement se mettre dans la peau de son personnage, décrivant la tristesse, la révolte, la souffrance de Lamia, perdue dans cette ville qu'elle ne reconnaît plus.

Femme, elle n'a aucun droit, prostituée, elle doit des comptes, fille-mère, elle mérite la mort. Sacré fichu bled ! Et puis quel juge m'écoutera, je suis une femme, une célibataire, une râleuse, je ne porte pas le voile, je n'ai pas de burqa, je marche comme un I, je réponds du tac au tac, et Chérifa ne m'est rien au regard de leurs lois infernales ! Et je n'ai personne pour signer pour moi !

Un réquisitoire pour les droits de la femme, contre l'intégrisme et pour la liberté. Un grand merci à Emmyne pour cette découverte.

Florinette parle d'un livre éblouissant, Clarabel est complètement séduite.

Les avis des autres "enchaînés" : Karine, Lune de pluie, Laurence, Ys, Yohan,
Bladelor et Le Bookomaton ont passé leur tour.

vendredi 4 septembre 2009

"La page blanche lui bouchait les oreilles"


Nos séparations - David Foenkinos
Fritz et Alice s'aiment éperdument, mais la vie est compliquée et leur couple connaît des revers, ce petit roman retrace leur vie amoureuse mouvementée.
... un véritable amour, un de ceux qui vous propulsent dans la catégorie des êtres risibles.
Je l'avoue honteusement, je n'avais jamais entendu parler de Foenkinos avant ma participation au tirage au sort du deuxième "Lotobook". Intriguée par la passion de Caro[line] pour celui qu'elle n'hésite pas à nommer son "auteur chouchou", j'ai voulu le connaître un peu plus. J'avais emprunté "nos séparations" à la biblio cet été (parmi une quinzaine d'autres livres), pas persuadée de le lire... Deux ou trois jours avant la date butoir pour le rendre, je me décide à y jeter un coup d'oeil et... j'ai été happée par le roman !
Je ne m'attendais pas du tout à ça, une histoire somme toute assez banale mais un style d'écriture léger que j'ai beaucoup aimé. Le roman est émaillé de définitions de mots (Fritz travaille chez Larousse) ou de biographies de personnages au destin hors du commun (ou bien de celles des héros du roman). Une fantaisie agréable dont les pages se dévorent et qui donne le sourire.
Il y a près de moi une jeune stagiaire au physique incertain, je veux dire qu'il faut encore attendre quelques années pour savoir si elle penchera du côté de la beauté froide et neurasthénique ou de l'ingratitude revêche mais joviale, elle est encore entre ces deux eaux, et à un autre temps de ma vie, j'aurais pu me noyer tout près d'elle.
Un premier essai concluant qui me donne envie de découvrir d'autres écrits du chouchou de Caroline.
Je vous invite à lire le billet de Caro[line] à qui l'auteur himself a accordé une interview exclusive, Acro a été Séduite et touchée, Thierry Richard le voit comme Une certaine idée du charme à la française, Manu parle de distration intéressante, Antigone est partagée entre enthousiasme et déception, Cuné n'a pas été convaincue,
Le blog de l'auteur est ICI