C'est au pied du mur qu'on mange les merles - Luc Doyelle
J'attendais l'Amie. Une fois n'étant pas coutume, elle devait revenir, non d'une journée pétrolifère, mais d'une excursion en service de crabologie de l'hôpital Tom de Savoie. A moins que ce fût l'hôpital Mont d'Or, la mémoire me faisant défaut, mais j'étais sûr que c'était un nom de fromage.
L'Amie faisait désormais partie du club très fermé des anciens combattants du village. Elle courait se recueillir, une fois par an, aux côtés de ses amis poilus, dans un brouhoho* de cors et de cymbales. Puis la fameuse minute de silence lui donnait l'occasion de revivre intensément la bataille du crabe, qui durant une longue année, l'avait opposée à un crustacé de la pire espèce. La victoire lui avait été attribuée à l'unanimité d'un jury de crabologues, qui lui avait décerné, en récompense, les oreilles et la queue du crabe. Elle en avait gardé quelques cicatrices, une dans la région mammaire, l'autre dans la zone sterno-cléido-mastoïdienne*.
(les astérisques vous mènent à des notes de bas de page complètement farfelues...)
Ce livre est le second commis par Luc Doyelle (après "les liaisons presque dangereuses") et j'adore lire Luc... J'ai l'impression d'écouter un copain me murmurer à l'oreille ses mésaventures... Ici, une histoire de placards abracadabrantesque mais aussi une histoire de "choix de vie", bien plus sérieuse...
Le passage ci-dessous donne une bonne idée de la plume de Luc, de l'humour (j'ai eu le sourire aux lèvres durant toute ma lecture) mais aussi, cachées derrière la bravade, de l'émotion, de la tendresse et de la gravité. Je lui dois une nuit quasi blanche...
Vous trouverez de nombreux avis sur la toile, mais il en est un que je vous recommande au-delà de tous les autres, celui de Fanyoun
Merci au "gamin timide" ;-)
Entièrement d'accord, on aurait tort de confiner Luc Doyelle à un rôle de rigolo, ses romans sont empreints de beaucoup de tendresse et d'amour. Derrière le clown se cache un coeur tendre, Luc sait aborder les sujets graves avec beaucoup d'optimiste, vivement le prochain !
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