mardi 17 février 2009

"Arrête, les livres sont dangereux"


La maison en papier - Carlos Maria Dominguez
(Livre voyageur de Bladelire )
Bluma Lennon, employée à l’université de Cambridge vient de mourir : elle s’est fait renverser par une voiture alors qu’elle lisait un recueil de poèmes d’Emily Dickinson (quand on vous dit que lire est dangereux !!!).
Le successeur à son poste reçoit au bureau une enveloppe destinée à Bluma. A l’intérieur, un exemplaire de « la ligne d’ombre » de Conrad, mais le pauvre livre est dans un état pitoyable : recouvert d’une croûte sale de ciment.
Il décide alors de partir à la recherche du propriétaire du livre et découvrira à quoi peut conduire la folie des livres.

Une écriture qui me touche beaucoup (mais je crois que c’est dû à la langue, tous les auteurs hispaniques me font cet effet). J’ai relevé de nombreux passages qui me parlaient au début du roman :

« Les livres avancent dans la maison, silencieux, innocents. Je ne parviens pas à les arrêter »
(sentiment ressenti par tout bon LCA qui se respecte)

« Souvent il est plus difficile de se défaire d’un livre que de se le procurer. Les livres s’accrochent à nous en un pacte de nécessité et d’oubli, comme s’ils étaient les témoins d’un moment de notre vie auquel nous ne reviendrons plus, mais que nous croyons préserver tant qu’ils restent là . »
(« y’an a des » qui font des photos pour garder une trace d'un moment inoubliable, moi je me retrouve dans cette phrase, la seule vue d’un livre me fait me remémorer le moment où je l’ai lu, ce que j’ai ressenti, les odeurs, les lieux…)

« Nous préférons perdre une bague, une montre, un parapluie plutôt qu’un livre qu’on ne lira plus, mais qui conserve dans la sonorité de son titre une émotion ancienne, peut-être disparue à tout jamais . »
(ce qui explique mon grand désarroi face aux bibliothèques municipales ou aux lires prêtés…)

« Nous autres, lecteurs, examinons de près la bibliothèque de nos amis, ne serait-ce que pour nous distraire … d’autres fois pour savoir ce qu’à dévoré l’animal que nous avons devant nous. »

« … l’espace est et restera toujours un problème. »


Passé ce premier chapitre, l’histoire reprend son cours et conduit le lecteur à la folie que peut engendrer l’amour des livres.
Bizarre, j’ai ressenti un réel malaise devant cette « maison en papier » (la maison du roman pas le livre, vous me suivez ????, euhhh si vous n’avez pas lu le livre wous n’y cromprenez rien, c’est normal, mais je ne vais pas tout révéler tout de même !!!!).

J’ai aussi beaucoup aimé cette histoire de classement des livres dans la bibliothèque !!! Ranger les livres en se référant aux influences des uns sur les autres, impossible de mettre sur une même étagère deux auteurs qui s’insupportent !!!
Ou bien encore cette idée de s’imprégner de l’atmosphère d’un livre (lire à la bougie s’il a été écrit avant l’invention de l’électricité…).

Je reste un peu intriguée devant certains moments : la mort de Bluma Lennon, j’aurai aimé rencontrer ce « fou de livres ». Mais malgré ces deux réserves, j’ai beaucoup aimé.
Merci Bladelire

3 commentaires:

  1. Alors là... J'avais déjà très envie de le lire avant mais après avoir lu ton billet j'ai vraiment VRAIMENT très très envie !
    C'est fou la faculté qu'on certains écrivains à retranscrire exactement ce que les LCA ressentent sans s'en rendre véritablement compte !

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  2. Merci, pour cet avis, je ne connaissais pas du tout, j'ai très envie de le lire, je le note et marque plusieurs étoiles à ces côtés.

    Bisous

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  3. Contentequ'il t'ait plu. Son voyage est à présent terminé, il est de retour au bercail !

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