lundi 13 avril 2009

"... pris dans la main du diable"



Les naufragés de l'île de Tromelin - Irène Frain




Au large de Madagascar, une toute petite île a été le théâtre d'un drame. En 1761 "l'Utile" navire marchand (qui comptait en sus une grosse centaines d'esclaves dans sa soute) s'y est échoué. L'ile est aride et hostile. Les rescapés du naufrage réussissent malgré tout à construire un navire de fortune mais, hélas, trop petit pour emmener tout le monde. Les esclaves noirs resteront à Terre, promesse leur est faite de revenir les chercher très vite. Ils resteront dans cet environnement sauvage pendant 15 années et seul un tout petit groupe survivra.


Un docu-roman, ce qui peut dérouter le lecteur. A la manière d'un reporter, Irène Frain nous relate l'histoire de ce naufrage telle qu'elle a pu la reconstituer d'après les documents historiques qu'elle a découverts.


Partant de ce postulat, j'ai un gros reproche à faire : il nous manque des photos ! Il est bien dommage de devoir aller sur le site internet de l'auteur pour découvrir cette île qu'elle a su nous décrire par le menu ! Un encart de photos aurait été le bienvenu !


Continuons dans les critiques négatives : j'ai été déstabilisée par le style d'écriture... Dans les 10 premières pages, celles de la description "physique" de l'île, on retrouve 3 fois (!) le terme "ultra-dure" pour la qualifier (je déteste les redites quand je lis et là, d'autant plus que le terme me semble lourd et totalement inapproprié au reste du texte qui est assez poétique).


Dernier "couac" de ma lecture : la quasi absence des noirs ; alors que ce livre est censé dénoncer l'injustice qui leur est faite. D'un autre côté, je nuance, j'imagine que les traces écrites les concernant sont quasi inexistantes et je suppose qu'Irène Frain a voulu restituer l'histoire au plus juste et n'a pas voulu trop romancer son récit.


Malgré tout, ce livre m'a plu. Irène Frain est bonne conteuse, le naufrage, la vie sur l'île sont remarquablement décrits, je me suis totalement immergée dans l'histoire. A cette époque, les esclaves noirs étaient considérés comme des animaux et il est intéressant de vivre auprès de l'équipage (une partie au moins) ces moments où, confrontés à la survie, obligés de travailler ensemble pour le bien de tous, ces hommes ont la révélation de l'humanité des esclaves.



"Il préfère son enfer de blanc."


"L'île venait de le forcer à reconnaître en eux sa propre humanité."




Livre proposé par Suzanne de "chez les filles", on trouve donc de nombreux commentaires dans la blogosphère : Calepin, Cathulu (où vous trouverez une intervention d'Irène Frain dans les commentaires), Levraoueg, Keisha, Thaïs ou Sophie et bien d'autres...


4 commentaires:

  1. Une lecture plaisante, et tout comme toi j'ai regretté l'ellipse de ce qui s'était passé sur l'île ... mais Irène Frain n'avait aucune source à ce sujet, et comme elle a choisi de n'écrire que la vérité, elle ne pouvait rien écrire. C'est dommage car du coup le livre oscille entre documentaire et roman. Ni tout à fait un roman, ni tout fait un doc'. :/

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  2. C'est vrai ce que tu dis mais moi j'ai bien aimé le côté récit aui explique comment on a pu en arriver là.
    94sophie947708

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  3. Comme Leil et toi j'ai regretté l'absence de récit lorsque les esclaves restent sur l'ile. J'ai moyennement aimé cette lecture qui pourtant m'attirait vraiment !

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  4. brrr c'est terrible cette histoire, j'ai lu une histoire un peu semblable par simon leys, les naufragés du batavia il me semble !!!

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