jeudi 7 mai 2009

"Autobiographie d'un indien à demi cuit"



Le tigre blanc - Aravind Adiga

Balram est "Le tigre blanc" : "l'animal le plus rare, celui qui ne se présente qu'une fois par génération"

Balram Halwai a lu que le premier ministre Chinois vient en Inde pour "rencontrer quelques entrepreneurs et apprendre l'histoire de leur réussite". Il se qualifie d'"entrepreneur autodidacte" et décide alors, par l'intermédiaire de lettres, de partager avec le ministre Chinois l'histoire de sa vie, persuadé que les autorités indiennes ne sauront pas lui dépeindre la réalité du quotidien indien.

"... notre nation, bien que dépourvue d'eau potable, d'électricité, de système d'évacuation des eaux usées, de transports publics, d'hygiène, de discipline, de courtoisie et de ponctualité, possède des entrepreneurs... qui, aujourd'hui, dirigent virtuellement l'Amérique."

"Je parle ici d'une partie de l'Inde, au moins un tiers du pays, fertile, regorgeant de rizières, de champs de blé... Ceux qui y vivent appellent cette vaste contrée les Ténèbres... L'Inde est en réalité deux pays en un : une Inde de la Lumière et une Inde des ténèbres."

Issu d'une famille modeste, il a dû quitter l'école très tôt sur ordre de sa famille, employé dans un tea-shop, il réussit à se faire engager comme chauffeur de maître à New Dehli. Son seul but :
"Briser la loi de ce pays - Transformer la malchance en chance."


A travers l'ascension sociale de ce fils de conducteur de rickshaw, l'auteur dépeint une Inde corrompue. La démocratie y est bafouée au quotidien, malgré les belles paroles des dirigeants, le petit peuple subit la loi des riches. Il nous dépeint un avenir bien sombre où l'homme de la rue n'a que le droit de courber l'échine.

"Une révolution indienne ?
Non, monsieur. Cela n'arrivera pas. Les habitants de ce pays attendent toujours que la guerre de libération vienne d'ailleurs : de la jungle, des montagnes, de Chine, du Pakistan. Cela n'arrivera pas. Chaque homme doit accomplir son propre pélerinage de libération."



Un récit captivant qui mérite amplement le Booker Prize qu'il a obtenu en 2008.

Les billets de Lily, d'Amanda, de Brize, de Fashion (à qui j'ai involontairement piqué le titre du billet), La muse agitée a aimé aussi...

11 commentaires:

  1. Je le note celui-ci, tu as réussi à me donner envie.

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  2. @ Stephie, je le trouve mille fois mieux que "les aventures..." de Swarup !

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  3. Je note aussi !
    Je vois que tu es plongée dans la lecture du "petit Nicolas"... il sera donc prochainement chez moi =)

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  4. exactement : prix booker prize amplement mérité :)

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  5. Tout à fait! C'est un excellent roman.

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  6. bonjour!!!
    as tu lu "la cite de la joie" de dominique LAPIERRE ???
    Tres bien aussi sur l'Inde ,meme si ecrit il y a quelques annees.

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  7. @ Hathaway, il arrive bientôt dans ta BAL
    @ Amanda et Fashion, nous sommes d'accord !
    @ Domilandes, non pas encore mais je pense le lire
    @ Fanyoun, ouiiiiiiiiiiiii

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  8. je viens de me le commander sur AMAZON .
    je l'ai lu il y a 15 ans à peu pres et il m'avait plu!!
    bonne journee!
    domy.

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  9. C'est assez passionnant et instructif, mais il y a tout de même quelques défauts: certains parties sont disproportionnées (celle qui se déroule à Delhi est trop longue, la dernière est en revanche trop courte), il est aussi dommage que l'humour, très présent en début de roman, disparaisse au fil du texte, enfin, l'écriture aurait pu être plus soignée. Voilà maintenant on va croire que j'ai détesté le livre lol, mais non, je l'ai aimé, et il mérite en effet son Booker Prize par son originalité et sa capacité à décrire les contradictions de l'Inde contemporaine.

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  10. @ Domy, bonne lecture !
    @ Nicolas, les défauts que tu soulignes ne m'ont pas gênée dans ma lecture.

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