Il y a 1 semaine
jeudi 10 septembre 2009
Les veilleurs - Vincent Message
Nexus a abattu froidement trois personnes dans la rue. Il est condamné à la perpétuité, mais le gouverneur Drake soupçonne un crime politique maquillé : une des victimes est sa maîtresse. Il charge Rilviero, un policier, et le Dr Traumfreund, psychiatre, de découvrir la raison de ces crimes. Les deux hommes vont alors plonger dans le monde des rêves de Nexus.
Que ce livre m'a posé problème ! Je l'ai commencé enthousiaste : j'adorais le style, le sujet original, j'étais curieuse de connaître le fin mot de l'histoire... Il a sû capter mon intérêt : ces mondes "inventés" font réfléchir sur notre société et mettent l'accent sur la dérive de certaines idéologies. Puis... Je me suis perdue en chemin !!! et, au bout de trois semaines, je jette l'éponge à une centaine de pages de la fin (mais au rythme où je me "force" à le lire, j'en ai encore pour au moins trois semaines supplémentaires avant d'en venir à bout et ne suis pas sûre du tout d'en retirer quelque chose d'intéressant)...
C'est bien dommage, j'ai adoré les néologismes de l'auteur si parlants : déblavarder, ababaçasourdi, avocacteur, la cacophonie "symphonait" ; j'ai rêvé devant ce "bateau de pierre", construction folle qui titille l'imagination, j'ai surligné certains passages :
Aujourd'hui on ne demande plus seulement à la justice de punir, mais d'évaluer des vies : pourquoi M. Chiclitz a-t'il tué ? Est-il responsable de ses actes ? Y a-t'il un espoir qu'il s'amende, et, si oui, quelle sera la peine la plus à même de le remettre dans le droit chemin ? Et pour finir : dans l'intervalle, il est dangereux, ou pas ? Je vous assure. C'est devenu la pesée des âmes.
Les feuilles mouraient par pleines charretées et les arbres, privés de leur fouillis vert et or, semblaient avoir été taillés rageusement au couteau par des bûcherons d'ascendance germanique et peut-être vaguement slave. Leurs arêtes s'affirmaient en une géométrie à peine diminuée de brume, tandis que le sol sans cesse avachi d'averses se couvrait d'une boue omnivore. L'hiver allait assiéger le navire : il se précisait de ciel en ciel, jetait un peu plus tôt chaque jour la lumière dans sa fosse, et par-dessus des pelletées de terre-ténèbre, laissait de moins en moins de temps au soleil pour cuver son ivresse pleine de vin triste et déployer les couleurs de ses agonies.
On vous y voit danser autour des grandes oeuvres ; vous leur vouez un culte. A la moindre occasion, vous plâtrez leur écorce d'une couche de glose si épaisse qu'elle fait disparaître la beauté. Vous vivez dans l'ombre des grandes oeuvres : elles vous rapetissent ; elles vous écrasent.
Quand les faits sont invérifiables, je pense qu'il faut choisir parmi les différentes versions du monde celle qui enrichit le plus l'aventure collective et qui respecte le mieux les capacités de notre esprit.
Mais ce roman est trop bavard, malgré un style marquant, de très bonnes idées, il mériterait quelques (et je suis gentille) coupures franches... Je l'aurai adoré s'il avait été plus concis.
Merci à Suzanne de "Chez les Filles" et aux Editions du Seuil de m'avoir proposé ce livre. Il a obtenu le prix Bonelli - Lire & Virgin Mégastore
Laurence du Biblioblog n'est pas satisfaite par la fin du voyage, Ys, séduite, parle d'un auteur "un peu trop éparpillé mais stimulant", Yv a "abandonné lâchement", le site de l'auteur est : ICI
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Au moins, on est prévenu : c'est le genre de roman qui peut donner du fil à retordre !
RépondreSupprimerJe crois que je vais avoir droit à une médaille pour l'avoir fini :-)
RépondreSupprimerIl est sur ma PAL aussi, à suivre...
RépondreSupprimerAh, je ne savais pas qu'il y avait des néologismes. C'est le genre de style qui peut me rebuter.
RépondreSupprimerBon, les avis sont mitigés, c'est en tout cas un livre qui ne laisse personne indifférent.
Une seule chose à dire, Doriane : c'est un livre qu'il faut finir ! La fin est magnifique, et elle révèle le sens de la construction de l'auteur.
RépondreSupprimerCe n'est pas grave de se perdre un peu dans un livre, quand on retombe sur ses pattes, ensuite !
Pascal T.
@ Brize, sans nul doute !
RépondreSupprimer@ Ys, tu la mérites.
@ Stephie, je lirai ton commentaire avec intérêt
@ Leiloona, je les ai adorés ces néologismes, ils sont si parlants !
@ Pascal, l'entreprise m'a découragée, désolée !
J'ai abandonné lâchement aussi pour ma part ...
RépondreSupprimerJe viens de le finir et notamment les 100 dernières pages
SupprimerJe pensai enfin avoir compris,
mais les 10 dernières pages m'ont reperdu ...
livre très pertubant
Je suis d'accord avec toi qu'il avait tout pour en faire un bon livre mais avec deux cent pages de moins.