vendredi 19 mars 2010

Un cheval, au moins, c'est humain, Bon Dieu.


L'Attrape-coeurs de JD Salinger

Holden Caulfield est encore renvoyé de son école, il s'enfuit et erre deux jours dans les rues de New-York en attendant la date prévue de son retour chez ses parents. Il parle de son mal-être et de ses rapports avec les autres.

Deux essais infructueux avec ce livre, abandonné à chaque fois au bout d'une trentaine de pages ! Il a fallu qu'il soit choisi par un Club de Lecture "live" auquel j'avais très envie de participer, qu'une des lectrices soit une copine virtuelle depuis des années et me fasse miroiter une rencontre "en vrai" pour que je me lance dans une troisième tentative pour lire ce "chef-d'oeuvre de la littérature américaine".

Eh bien, j'ai eu tout autant de difficultés à accrocher que les fois précédentes ! Je déteste ce style argotique et j'ai peiné chaque jour pour finir les quelques 250 pages. Je sais, c'est mon gros défaut, je n'aime pas du tout les livres écrits en langage familier (j'avais fait le même reproche à "kiffe kiffe demain").
Je regrette de ne pas lire mieux en anglais, je vous cite quelques extraits lus chez les Rats de Biblio : "la traduction des expressions est navrante... Caulfield devient une espèce d'ado ridicule" ; "il faut le lire en anglais ou ne pas le lire" ; "la version française en sort appauvrie".
Il semblerait qu'il y ait eu deux traducteurs : Jean-Baptiste Rossi (mieux connu sous le nom de Sébastien Japrisot) et Annie Saumon (c'est la version que j'ai lue).

J'ai dit "Ouah". Parce que, aussi, je dis "Ouah". En partie parce que j'ai un vocabulaire à la noix et en partie parce que souvent j'agis comme si j'étais plus jeune que mon âge, j'avais seize ans à l'époque et maintenant j'en ai dix-sept et quelqeufois j'agis comme si j'en avais dans les treize. Et le plus marrant c'est que je mesure un mètre quatre-vingt-six et que j'ai des cheveux blancs.  Sans blague. Sur un côté de ma tête - le côté droit - y a des millions de cheveux blancs. Je les ai depuis que je suis môme. Et pourtant j'agis quelquefois comme si j'avais dans les douze ans ; tout le monde le dit, spécialement mon père. C'est un peu vrai. Mais pas vrai cent pour cent . Les gens pensent toujours que ce qui est vrai est vrai cent pour cent. Je m'en balance, sauf que ça finit par m'assommer quand les gens me disent que tout de même, à ton âge... Ca m'arrive aussi d'agir comme si j'étais plus vieux que mon âge - oui, oui, ça m'arrive - mais les gens le remarquent jamais. Les gens remarquent jamais rien .

L'auteur parle ici de l'adolescence, cette période si difficile à vivre, entre peurs, questionnements ou révoltes. Le jeune héros essaie de se dépêtrer de ses souffrances, n'arrive pas à comprendre la société et ses hypocrisies. Il m'a semblé émouvant, on le sens intelligent et le lecteur partage son malaise tout en se disant qu'il a toutes les armes pour s'en sortir. Mais parfois, il me semble trop adulte pour être crédible (là, je vais m'attirer les foudres des fans de Salinger), j'ai trouvé que l'auteur "dérapait" parfois et n'arrivait pas à vraiment se mettre dans la peau de Caulfield. Ce n'est qu'au chapitre 17 (soit à plus de la moitié du livre) que j'ai commencé à y trouver de l'intérêt !

Ben, moi je déteste. Ouah, c'est fou ce que je déteste... Je déteste vivre à New York et tout. Les taxis et les bus de Madison Avenue, avec les chauffeurs et tout qu'arrêtent pas de gueuler après vous pour qu'on sorte par l'arrière, et rencontrer des types à la con ... et se faire trimballer dans l'ascenseur vers le haut et vers le bas quand on voudrait seulement en sortir,...

Malgré mon manque d'enthousiasme vis à vis de ce livre (toujours ce style qui me rebute tant), je n'ai pu m'empêcher de m'attacher à ce jeune garçon, j'ai eu envie de lui insuffler l'espoir qui lui manque tant et lui assurer qu'il est tout à fait capable de se construire une vie à son image.

Mais, décidément, je persiste et signe : pas un "chef d'oeuvre" pour moi, j'ai trouvé ce livre pénible à lire et bien long... Je suis frustrée mais bien contente d'y être enfin arrivé à bout !!!


12 commentaires:

  1. Trop adulte?! Je l'avais au contraire trouvé particulièrement tête à claques, mais tête à claques comme peu l'être un ado bien chiant, immature et s'imaginant ne pas l'être!

    RépondreSupprimer
  2. @ Kali, oui à certains moments il est vraiment l'ado typique insupportable, mais à d'autres je lui ai trouvé des réflexions bien trop mûres justement.

    RépondreSupprimer
  3. Moi non plus, je n'ai pas été emballée :-(

    RépondreSupprimer
  4. Coucou !
    Moi, j'ai lu la version de Jean-Baptiste Rossi. Je ne savais pas qu'il était en fait Japrisot.

    Désolée de t'avoir infligée cette lecture mais j'ai exactement le même ressenti que toi. J'ai passé plus de deux semaines sur ce livre et ce fut la torture. Pourtant, je me sens une lectrice facile prête à m'embarquer dans toute histoire, à vivre à la place du personnage mais là, pas pu !!!!
    Moi dans ma traduction, je ne me rappelle pas tous ces ouah ouah. Moi ce qui m'énervait c'est qu'il appelle tout le monde "vieil" ou "vieille" : "Vieille Phoebé", "Vieille Lillian Simmons", "Vieil Ackley", "Vieux Stradlater", "Vieux Spencer"....
    Et cela tout le temps.
    Mon intérêt s'est un peu éveillé pour ce livre quand il va voir sa soeur la nuit, son prof d'anglais... Mais c'est tout !!!
    Je l'avais déjà lu quand j'avais 20 ans et je n'en garde aucun souvenir.
    En ce moment, je lis un autre livre (pour junior celui là) où le narrateur a aussi 16 ans c'est "BLOG" de Jean-Philippe Blondel. Et bien là, j'accroche plus.
    Et bon, et bien à tout à l'heure Doriane.
    Très contente qu'on se rencontre.
    Amicalement
    Chantwal

    RépondreSupprimer
  5. @ Méria, nos goûts littéraires sont assez proches en général
    @ Chantwal, nous serons au moins deux à nous soutenir si les autres ont adoré ;-)

    RépondreSupprimer
  6. ???????????????
    Moi j'ai bien aime lire la vie de cet ado qui est tres d'actualite....
    Desabusé, mais non violent ,qui se cherche ,desempare face à la mort de son frere qu'il prenait comme modele...
    Je ne l'avais pas lu à mon adolescence ,mais il etait tres à la mode aloprs!
    En tous cas bien contente de l'avoir lu!!!
    Domy.

    RépondreSupprimer
  7. @ Domy, en fait plus de déçus que d'enthousiastes lors de cette sortie... certains l'ont même laissé tomber avant la fin !

    RépondreSupprimer
  8. Je rejoins un peu ton avis. Je vois parfaitement le côté ado, de la recherche de soi, la révolte du jeune, son incompréhension du monde adulte... je vois le génie derrière tout ça. Mais j'ai eu du mal à adhérer.

    RépondreSupprimer
  9. Roman d'adolescent ? Derrière un style oral se cache des tourments intemporels...
    Et j'aime bien l'écriture, et je me suis attachée à ce personnage plus mature et plus immature qu'il ne le devrait être. C'est un peu l'ado qu'on pense tous être quand on a 14 ans : rebelle, romantique, intelligent... unique !

    RépondreSupprimer
  10. PS : j'adore aussi les dialogues !

    RépondreSupprimer
  11. @ Karine, il semble que ce soit vraiment le style qui arrête pas mal de monde
    @ Lily, moi aussi je me suis attachée à lui mais j'ai détesté les dialogues, comme quoi, il faut de tout pour faire un monde ;-)

    RépondreSupprimer
  12. Bonjour, j'ai lu ce roman il y a très longtemps en VO (bien aimé) mais je ne sais pas ce que j'en penserais maintenant 30 ans plus tard. Bonne journée.

    RépondreSupprimer