Suivez-moi-jeune-homme de Yaël Hassan
A lire sans barguigner dès potron-minet ou à la brune
En 2004, Bernard Pivot sortait "100 mots à sauver". Le principe ? travailler à sauver les mots en péril, ces pauvres mots qui, faute d'être utilisés, disparaissent de nos dictionnaires. Les potineuses se souviennent que, quotidiennement, nous décortiquions un de ces mots, les utilisions à l'envi et j'aime à croire que certains sont restés dans nos mémoires : potiner n'est pas le moindre ! (même si potinette ou potineuse sont des néologismes).
Autant vous dire que la couverture de ce petit livre Jeunesse a attiré mon oeil à la biblio ! Ribote, Matutinal (cher à Méria il me semble), clampin ou scrogneugneu ornent la couverture. Yaël Hassan a pris le parti d'utiliser ces 100 mots (et a poussé la fantaisie à en ajouter un 101e) dans un roman destiné à la jeunesse.
Trop de mots sont en péril, déclinent, défaillent, se rabougrissent, se précarisent ou tirent carrément leur révérence sans tambour ni trompette. Sans parler de nos conjugaisons dont certains temps les plus prestigieux sont passés à la trappe.
L'histoire : Thomas fait la connaissance de son nouveau voisin, Monsieur Pavot (!), lequel se présente comme "un résistant", son vocabulaire est truffé des mots incompréhensibles pour le jeune collégien. Intrigué par cet énergumène, il essaie d'en savoir davantage.
L'histoire est amusante, chaque mot à sauver est accompagné d'un renvoi en bas de page qui l'associe à un synonyme. Une belle initiative, accessible à mon avis aux enfants à partir de 10 ans, ma petiote a beaucoup aimé.
- Mais comment faire pour les sauver ?...
- En les utilisant ! Ou plutôt en les réutilisant. Il s'agirait de réintroduire ces mots dans le langage, tout simplement ! On adopte un mot, et on l'utilise à tire-larigot chez la boulangère, la poissonnière, qui le resserviront à leurs clients... Et le tour sera joué !
Quant à moi, j'ai adoré retrouver ces mots délicieux : Coquecigrue (connu par mes zozos grâce à Harry Potter !), débagouler ou torche-cul (imagés !), derechef, s'esbigner, gourgandine ou bien encore saperlipopette, et que dire de ce "rastaquouère" que mon grand-père utilisait si souvent !
La beauté d'un mot, Thomas, c'est sa singularité, sa musicalité, sa rareté, sa résonnance, sa consonnance, sa couleur, son exotisme...
* Suivez-moi-jeune-homme = rubans de chapeaux qui flottent au vent
En effet, "matutinal" (qui appartient au matin : TLF)est un de mes mots préférés ! Certainement parce que je suis plus du matin que du soir ! Et d'ailleurs, ce commentaire est publié dès potron-minet ;-) (Oh ben si, un samedi, quand même 7h22, c'est tôt !)
RépondreSupprimer@ Méria, eh bien moi, pas matutinale du tout !!!! ;-)
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