mercredi 7 avril 2010

Ces dames aux chapeaux verts


Ces dames aux chapeaux verts - Germaine Acremant

Voilà des années que je cherche ce livre qui n'est plus édité et je l'ai découvert dans une brocante. Je me suis jetée dessus. Lu (et adoré) lorsque j'étais ado, j'étais persuadée que ma relecture serait une déception... Imaginez, je gardais le souvenir d'une bluette à mi-chemin entre un "Delly" et un "Gigi".

L'histoire : Arlette, jeune parisienne délurée (nous sommes en 1922) se trouve ruinée suite au suicide de son père, elle est généreusement recueillie par quatre cousines de Province, vieilles filles à la vie soigneusement réglée.

Quatre vieilles filles, qui habitent une vieille maison dans le plus vieux quartier d'une des plus vieilles ville du Pas-de-Calais... On les a surnommées les Dames aux chapeaux verts... Elles sont aussi grotesques que surrannées... Je ne les ai guère vues qu'aux cérémonies de la famille : les enterrements et les mariages... Mais je suis persuadée qu'elles sentent le tabac à priser et la naphtaline !

La jeune fille tombe par hasard sur un vieux journal intime, l'une de ses cousines a vécu un amour passionné, tué dans l'oeuf par une mère envahissante... Or, l'amoureux repoussé rentre au pays, Arlette décide alors de rallumer les braises de cet amour...

Eh bien oui, le livre est vieillot, surranné, mais c'est tellement mignon ! une touche d'humour à chaque page. J'ai eu l'impression d'une bouffée d'air frais et ai adoré relire cette jolie histoire... Quand même plus "moderne" qu'un "Delly" (je connais bien, ma grand-mère les dévorait !!!), un trésor que je rangerai avec soin dans ma bibliothèque.

Coming soon a trouvé la fin cul-cul la praline, Ladamenbleu pour qui les mots ont la couleur d'un bouquet de violettes séchées...

9 commentaires:

  1. j'adore la couverture: vieillot à souhait mais ça donne envie!

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  2. Bonjour Doriane, merci pour ton commentaire et ton passage sur mon blog...Je possède deux exemplaires de Ces dames aux chapeaux verts, la version poche et une version un peu plus "chic" avec des dessins de Jacques le mari de Germaine...Il y a aussi la suite "Chapeaux gris...Chapeaux verts" mais un peu trop embirlifocotée pour ma part :)à bientôt !

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  3. dommage que ce roman ne soit plus édité ^^ du coup, je viens de me le commander en occas, il me tente bien :-)

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  4. @ Esmeraldae, et encore ! tu n'as pas vu la couverture de l'exemplaire qu'avait ma mère ! Une sorte de simili cuir vert...
    @ Ladamenbleu, j'aime beaucoup ton article
    @ Slo, argh, j'aurai pu te prêter le mien !

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  5. J'imagine ce que tu as ressenti en le voyant dans cette brocante ! Je ne connais absolument pas mais les côtés humour et vieillot me tentent j'avoue !

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  6. J'ai découvert cette histoire grâce au film qui a été tourné dans les années 50 je crois, et depuis je cherche le livre, car j'avais beaucoup aimé. J'imagine ta réaction quand tu es tombée dessus lors d'une brocante, c'est de la chance! C'est pas une super promotion pour Saint-Omer... :-)

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  7. @ Hathaway, l'impression de trouver "la perle rare" !!!
    @ Didouchka, j'ai très envie de voir le film mais il semble difficile à dénicher...

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  8. LES VIEILLES FILLES

    J'aime les vieilles filles. Et lorsqu'elles sont laides, c'est encore mieux.

    Les vieilles filles laides, acariâtre, bigotes ont les charmes baroques et amers des bières irlandaises. Ces amantes sauvages sont des crabes difficiles à consommer : il faut savoir se frayer un chemin âpre et divin entre leurs pinces osseuses. Quand les vieilles filles sourient, elles grimacent. Quand elles prient, elles blasphèment. Quand elles aiment, elles maudissent. Leurs plaisirs sont une soupe vengeresse qui les maintient en vie. Elles raffolent de leur potage de fiel et d'épines. Tantôt glacé, tantôt brûlant, elles avalent d'un trait leur bol de passions fermentées. Les vieilles filles sont perverses. C'est leur jardin secret à elles, bien que nul n'ignore leurs vices.

    Les vieilles filles sont des amantes recherchées : les esthètes savent apprécier ces sorcières d'alcôve. Comme des champignons vénéneux, elles anesthésient les coeurs, enchantent les pensées, remuent les âmes, troublent les sangs. Leur poison est un régal pour le sybarite.

    L'hypocrisie, c'est leur vertu. La médisance leur tient lieu de bénédiction. La méchanceté est leur coquetterie. Le mensonge, c'est leur parole donnée. Elles ne rateraient pour rien au monde une messe, leur cher curé étant leur pire ennemi. Le Diable n'est jamais loin d'elles, qui prend les traits de leur jolie voisine de palier, du simple passant ou de l'authentique Vertu (celle qui les effraie tant). Elles épient le monde derrière leurs petits carreaux impeccablement lustrés. Elles adorent les enfants, se délectant à l'idée d'étouffer leurs rires. Mais surtout, elles ne résistent pas à leur péché mignon : faire la conversation avec les belles femmes. Vengeance subtile que de s'afficher en flatteuses compagnies tout en se sachant fielleuses, sèches, austères... C'est qu'elles portent le chignon comme une couronne : là éclate leur orgueil de frustrées.

    Oui, j'aime les vieilles filles laides et méchantes. A l'opposé des belles femmes heureuses et épanouies, les vieilles filles laides et méchantes portent en elles des rêves désespérés, et leurs cauchemars ressemblent à des cris de chouette dans la nuit. Trésors dérisoires et magnifiques, à la mesure de leur infinie détresse. Contrairement aux femmes belles et heureuses, elles ont bien plus de raisons de m'aimer et de me haïr, de m'adorer et de me maudire, de lire et de relire ces mots en forme d'hommage, inlassablement, désespérément, infiniment.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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  9. j'ai 18 ans et ce roman recement decouvert au grenier est mon ami de vacances, simplement j'adore sa description delicate et impressionnante .
    Layla KASSAS Beyrouth, LIBAN.

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