dimanche 30 mai 2010

Intuitions


Intuitions - Rachel Ward


Jemma est une ado à la dérive, asociale. Son secret ? elle « voit » le numéro attribué à chaque humain :

Tout le monde en a un, mais je crois que je suis la seule à les voir. Enfin, je ne les « vois » pas vraiment, comme s’ils flottaient dans l’atmosphère, disons plutôt qu’ils m’apparaissent dans la tête. Je les sens, quelque part derrière mes yeux. Mais ils sont réels. Croyez-moi ou non, je m’en fiche. Et je sais ce qu’ils signifient. Ca a fait tilt le jour où ma mère est partie.

Elle a le pouvoir de « lire » la date de la mort des gens autour d’elle ! Malgré son « handicap », elle sympathise avec Spider, condamné à ne vivre qu’une dizaine de jours… Elle essaie de garder espoir en espérant pouvoir infléchir le cours du destin :

Et si je n’avais pas que le pouvoir de provoquer la mort… mais aussi celui de sauver des vies ? Et si j’avais sauvé Spider aujourd’hui, ne pourrais-je pas le sauver le 15 ?

Un roman ado très prenant. Le style est fluide, Jemma et Spider attachants et j’ai beaucoup aimé les suivre dans cette aventure hors normes. On y lit en filigrane le mal être des adolescents et leur besoin d’être reconnu. Néanmoins j'ai regretté que le "filon" des numéros ne soit pas davantage exploité, encore un petit reproche à faire à ce roman : la fin ! Là où j’aurai aimé une fin ouverte, on se retrouve avec une histoire « à suivre… » qui, j’en ai bien peur, va sentir le réchauffé.

PS : un détail amusant, qui m’a attiré l’œil à chaque fois ! On sent bien qu’on est dans un roman anglais, à chaque catastrophe, les personnages retrouvent courage en buvant un… thé ! Seuls les anglais peuvent écrire ça !

Merci aux éditions Robert Lafon

Les avis de Majanissa, Esmeraldae et celui d'Anaïs

lundi 24 mai 2010

mardi 18 mai 2010

Encore une danse...


Encore une danse - Katherine Pancol

Un des maillons de la chaîne que je redoutais le plus. J'ai déjà fait deux essais avec Pancol et deux déceptions à la clé ! Je suis partie confiante, me disant que le livre était mince, que ça devrait se lire vite ! eh bien ! pas moyen, j'ai courageusement lu les 50 premières pages pour respecter la "charte" de la chaîne et ai sans aucun remords reposé le livre. Il n'est pas pour moi, je n'arrive pas du tout à m'y intéresser...

Je ne le garderai pas davantage en otage et il prendra dès demain matin le chemin de chez Hathaway. 


lundi 17 mai 2010

Il y a souvent une nette tendance à la nostalgie chez les Nathalie


La délicatesse - David Foenkinos

Nathalie connaît le "grand amour", le vrai ! jusqu'au jour où... Elle va alors traverser une période de vide puis se reconstruire une vie.

Pendant des mois, Nathalie avait vécu avec des rumeurs sur son passage. Des observations discrètes pour savoir comment elle tenait le coup, ce qu'elle faisait, la façon dont elle s'investissait dans son travail. Cette surveillance, fut-elle profondément bienveillante, elle l'avait ressentie comme un poids. A cette époque, elle aurait voulu que personne ne la regarde. Les manifestations permanentes de tendresse lui avaient paradoxalement compliqué la tâche.

Il y avait autant d'attitudes que de personnes, mais elle avait été profondément touchée par cette façon unanime et discrète de la soutenir... Voulait-elle vivre dans un environnement où tout ne serait que compassion et malaise ? Si elle revenait, elle devrait jouer la comédie de la vie, faire en sorte que tout aille bien. Elle ne supporterait pas de voir dans le regard des autres une douceur qui était finalement l'antichambre de la pitié.

Il était un monde confortable, un monde sans aucun lien avec son passé. Toutes les conditions d'une soirée indolore étaient enfin réunies.

Encore une grande histoire d'Amour (euh, non ! deux !) mais là encore, ce que j'aime chez Foenkinos c'est cette écriture toute en légèreté, impossible de ne pas lire ce livre un sourire scotché sur les lèvres. Emaillé de paroles de chansons, de définitions de mots, de citations... un texte court qui se savoure.

De nombreux avis chez BoB

Choisi par le Club de Lecture de Magnus (OVS) pour le mois de Juin 2010

lundi 10 mai 2010

L'imposteur


L'imposteur - François Marchand

Le narrateur, la trentaine, vivote sans but particulier :

J'étais un déclassé, incapable de maintenir le rang qu'un atavisme familial avait mis si longtemps à atteindre. L'apport culturel de mes parents se révélait un frein à mes tentatives d'engager une quelconque carrière professionnelle. Peut-être le poids des professions honorables, voire socialement prestigieuses, de mes ascendants pesait-il jusqu'à me persuader que j'étais indigne de poursuivre une telle lignée.

A cause d'un courrier arrivé par erreur dans sa boîte aux lettres, le voilà parachuté "Directeur des relations professionnelles" au Ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Je garde volontairement le silence sur l'enchaînement de situations cocasses qui le mène à ce poste prestigieux, sachez juste que l'on ne peut s'empêcher de penser au Couperet de Westlake en lisant cet épisode. (impression qui s'est révélée juste, l'auteur avoue avoir apprécié ce livre)

Totalement étranger aux rouages de l'Administration, il arrive pourtant bien vite à comprendre son fonctionnement : des petites trahisons aux grandes corruptions en passant par le chantage, il se fait bien vite une place de choix. Tout ça n'est que le prétexte pour l'auteur de dénoncer certaines absurdités de notre système :

Le principal objectif d'un titulaire du RMI est, surtout, d'éviter l'emploi déclaré. Voire, pour beaucoup, d'éviter l'emploi tout court.

Mon arrivée coïncidait avec l'effervescence des "accords des 35 heures". Je compris très vite qu'il s'agissait d'une mine d'or. La loi allait obliger les entreprises à baisser le temps de travail hebdomadaire. En contrepartie de cette concession largement fictive puisque compensée par des gains de productivité et une plus grande flexibilité, les entreprises saisissaient l'occasion de baisser les salaires. Pour la première fois de son histoire, le pays connaissait cette situations inouïe : une croissance forte accompagnée d'une baisse des revenus du travail.

Il n'hésite pas à qualifier les 35h de gigantesque escroquerie légale

Puis j'ai très vite pensé à Fume et Tue de Laurain, on y retrouve la même atmosphère, totalement amorale mais férocement caustique.

Au final : un roman sympa auquel je fais quand même quelques reproches : quelques longueurs (la descriptions de certaines arnaques qui malheureusement sentent le "vécu"), j'ai trouvé que la fin s'essoufflait un peu et n'y ai pas retrouvé le charme des premiers chapitres.

L'auteur met le doigt sur toutes ces magouilles qui conduisent les ambitieux à "s'élever à leur niveau d'incompétence", mais il reste distancié, nous laisse faire avec lui le constat de ces corruptions sans que ni lui ni nous n'y trouvions de solution.

Et puis vendredi dernier, j'ai eu la chance de rencontrer l'auteur lors d'une des soirées littéraires mensuelles co-organisées par Méria.



Nous étions une bonne quarantaine à participer à cette soirée. L'auteur s'est prêté au jeu des questions, a souri devant les débats animés comparant les entreprises publiques et privées, il nous a même révélé le sujet de son prochain roman...

Il nous a bien confirmé que son roman n'est que le reflet (un peu exagéré parfois) de ce qu'on peut vivre au quotidien dans une grande administration,  il ne propose pas de solution, mais en existe-t'il une ?

Ces soirées littéraires sont proposées par une association : http://lemenhirbrunoy.canalblog.com/ vouée à créer du lien social. Chaque mois, un auteur est convié à venir débattre de son livre avec des lecteurs passionnés, partant du constat qu'

Un livre a deux auteurs, celui qui l'écrit et celui qui le lit
(Jacques Salomé)

mercredi 5 mai 2010

Lus en Avril


A.N.G.E (Tome 1) d'Anne Robillard
Nouvelle série d'Anne Robillard où il est question d'Anges Gardiens chargés de veiller sur le "Bien". Une introduction sympathique pour un roman davantage destiné aux ados à mon avis (d'ailleurs j'attends l'avis de mon ado à moi rien qu'à moi sur ce roman). Du Fantastique (et non plus de la fantasy comme nous y avait habitués Robillard) mais je n'ai pas été emballée par cette histoire un peu trop manichéenne à mon goût.
(Partenariat Michel Lafon)

Harry Potter à l'école des sorciers de JK Rowling (re-re-re... lecture)
Parce que j'avais envie de me vider la tête et que je suis fan à vie. Que dire ? sinon qu'il FAUT le lire !!!

Adèle Blanc-Sec de Tardi
Tomes 1, 2 et 3
Intriguée par la bande-annonce du film, je voulais absolument avoir pris connaissance des BD avant d'aller voir l'adaptation... Eh bien, je ne suis pas particulièrement enthousiaste (et je ne dois pas être la seule, les exemplaires étaient dans la "réserve" de la biblio, dernière étape avant la mise au pilon). Par contre, j'ai beaucoup aimé l'adaptation ciné, l'atmosphère et, surtout, Louise Bourgoin que j'ai trouvé pétillante à souhaits.

Tout compte fait, je n'ai pas négligé mon blog tant que ça parce que j'ai chroniqué les autres livres lus le mois dernier (8 quand même malgré mon impression de ne plus avoir le temps de lire !)