mardi 13 avril 2010

L'avenir des autres, j'en ai rien à cirer


Le temps suspendu - Valeria Parrella

Maria a 42 ans, elle est tombée enceinte "sur le tard" et accouche à 6 mois de grossesse. Sa petite Irène est bien fragile et c'est le début d'un combat de deux mois, jour après jour elle se demande si son trésor vivra, dans quelles conditions, elle partage la vie suspendue des autres parents dans la salle d'attente de l'hôpital.

Nous avons cotoyé la mort, celle que les soldats découvrent à la guerre.
Je l'ai appelée parfois de mes voeux pour qu'elle mette un terme à l'angoisse, qu'elle arrive claire et reconnaissable balayant doutes et hésitations.
Et cette pensée cohabitait avec l'espoir.

Un sujet difficile pour moi puisque j'ai vécu la même situation il y a quelques années. Retrouver l'angoisse de ces parents dans l'attente, ces conversations échangées dans le salon d'un hôpital ou ce sentiment de ne vivre qu'autour de ce lit d'hôpital m'a été une expérience étrange et j'ai préféré volontairement ne pas "entrer" dans le livre et ne pas partager ces moments-là avec Maria. Je me suis énormément retrouvée dans ses souffrances ou dans ses doutes.

Oui, je fais un beau métier qui, en ce moment, ne me sert à rien. Il est beau et il le reste, mais l'un ne compense pas l'autre, il n'y a pas de compensation possible...
- Mais on n'est pas en compartiments étanches, ces choses vont ensemble, cohabitent en toi.
- Toi. Il faudrait redéfinir ce concept et, pour l'instant, je n'y arrive pas, je ne veux pas, je n'en ai pas la force. Disons que je me fais un point d'honneur de survivre.

Si ce livre me semble être un témoignage au plus proche de la réalité vécue, il ne m'a pas fait vibrer mais je pense que c'est surtout dû à la distance que j'ai mise volontairement entre moi et lui. J'ai lu ici ou là qu'on lui reprochait un écriture trop froide, mais je pense que c'est aussi énormément dû au sujet et je me dis que si j'avais dû écrire ce roman  je l'aurai fait sur le même ton.


Je veux que ce cauchemar finisse.

Amanda est restée de glace, Aifelle a aimé, Cathulu aussi, Lili est déçue, Laure a aimé.

Merci à Suzanne

3 commentaires:

  1. je suis restée de glace, oui... pour avoir vécu (comme toi) la même chose... ai-je mis de la distance ? ne m'y suis-je pas reconnue ? Bref.. je l'ai déjà oublié, en fait...

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  2. Je trouve le sujet interressant!!!
    je vais tacher de le trouver à la bibli!
    moi meme je n'ai pas connu ça,mais je voudrais bien connaitre les pensees d'une mere dans ces temps difficiles.....
    Domy.

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  3. @ Amanda, je remarque que quelques jours plus tard il ne m'en reste pas grand chose...
    @ Domy, le sujet est intéressant mais difficile.

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