Anne Elliot est la seconde fille de l'honorable Sir Elliot de Kellynch. Jeune fille, elle a dû rompre ses fiançailles avec le jeune Frederick Wentworth, celui-ci ne présentait pas les assurances d'un bon parti, elle s'est donc laissée influencer par son entourage et a renoncé à ce mariage d'amour.
8 ans plus tard, sa famille connaît quelques revers de fortune, son père décide alors de louer le château familial à l'amiral Croft qui se trouve être le beau-frère de Frederick. Anne appréhende de revoir celui qui restera à jamais son grand amour.
Bon, présenté ainsi, l'histoire fait un peu "bleuette" mais chez Jane Austen l'important n'est pas l'histoire mais la peinture acerbe d'une société engoncée dans ses principes. Une galerie de personnages croqués sans concession : Un père futile qui ne pense qu'à son apparence, un jeune soeur égoïste et hypocondriaque, le cousin arriviste, la veuve manipulatrice...
Refroidie par un premier essai malheureux avec Jane Austen (impossible de venir à bout de "Mansfield Park" il y a quelques années), j'ai voulu aborder cet auteur avec les
livres audios... Je ne connaissais pas du tout "Persuasion" et me suis lancée dans l'aventure. Si la voix et le ton de la lectrice m'ont écorché les oreilles, j'ai néanmoins énormément apprécié le texte et l'ai lu ensuite en version "papier" avec délectation...
Petite déception pourtant (mais toute petite) : La version que j'ai écoutée est une traduction de 1882 de Mme Letorsay et je la trouve bien supérieure à celle d'André Belamich (10/18), le vocabulaire est plus recherché, mieux adapté et les tournures de phrases bien plus fluides. Malheureusement, les livres traduits par Mme Letorsay ne sont plus édités.
J'ai été étonnée que Wentworth n'ait pas un rôle plus important dans le livre, mais l'épisode de la lettre (ahhhhhhhhhhhhhh, lisez-le vite !) est absolument superbe !
Apprenant ensuite que c'était le dernier livre de Jane Austen (et de l'avis de certains, pas le meilleur), je me dis que j'ai encore de très belles découvertes à faire !!! Le titre me semblait un peu bizarre, puis lisant la postface, j'ai découvert qu'il avait été choisi par Henry, frère de Jane. J'ose croire que cette dernière aurait choisi un titre différent.
Au final, cette seconde expérience a été une réussite et je me régale à l'avance, sachant que deux autres titres patientent dans ma PAL...
PS : j'ai trouvé une "coquille" et je déteste ça !!!! Page 14, parlant de l'héritier putatif de Kellynch, on lit :
"... bien qu'à cette époque (l'été de 1814) elle portât le deuil de sa femme...", Je DETESTE, comment peut-on laisser passer une telle coquille dans un "classique" ????